Ce week-end encore, en Ligue 1, la VAR a été au cœur de nombreuses discussions et débats. Notamment lors du Clasico entre l’OM et le PSG.

La promesse de la vérité

L’un des arguments les plus forts en faveur du VAR est sa capacité à révéler la vérité derrière les décisions contestées. Grâce à l’examen minutieux des images vidéo, les arbitres de Ligue 1 entre autres, peuvent prendre des décisions plus éclairées et plus précises. En théorie, cela devrait conduire à une plus grande équité et à une meilleure qualité de jeu. Des situations comme les buts marqués en position de hors-jeu, les fautes dans la surface de réparation ou les mains involontaires peuvent être revues de manière approfondie, permettant ainsi aux arbitres de prendre des décisions plus justes et plus précises. Mais certaines de leurs analyses et réflexions après consultation de la VAR donne sujet à interprétation. Le match OM-PSG de dimanche soir en est l’un des plus récents meilleurs exemples.

Les défis du VAR

Cependant, malgré ses avantages apparents, le VAR n’est pas sans ses défis. L’un des principaux problèmes est le temps nécessaire pour consulter les images vidéo. Les arrêts prolongés pour les vérifications VAR peuvent interrompre le flux du jeu et frustrer les joueurs, les entraîneurs et les supporters. Cette interruption constante du rythme peut affecter le dynamisme d’un match et altérer l’expérience des spectateurs.

De plus, il existe souvent des désaccords sur l’interprétation des images vidéo. Même avec des technologies avancées, l’arbitrage reste un processus humain sujet à l’interprétation et à la subjectivité. Par conséquent, des décisions controversées continuent de surgir, ce qui alimente les débats sur l’efficacité et la fiabilité du VAR. Et l’expulsion de Beraldo face à l’OM est sujet à interprétation. Interrogé, Adil Rami estime que « En étant réaliste, c’est incompréhensible. C’est limite pas justifié. Une faute, on est d’accord. Même un carton jaune, je ne le mets pas. (…) Aujourd’hui on essaye de comprendre, mais même si dans le football il n’y a pas de logique, ça me turlupine de savoir pourquoi » a-t-il déclaré sur Prime Video.

Les controverses autour du VAR

Depuis son introduction, le VAR a été le protagoniste de nombreuses controverses. Des décisions cruciales basées sur des millimètres ou des angles de caméra discutables ont souvent suscité l’indignation des supporters et des commentateurs. Les différends sur l’utilisation du VAR et ses implications sur les résultats des matchs ont persisté, alimentant les débats dans le monde du football. Et ce n’est pas les explications de l’arbitre de la rencontre OM-PSG, M. Bastien, qui va atténuer ce débat après le match. Au contraire, Christophe Dugarry s’offusque concernant les explications de l’homme en vert : « Je me suis toujours posé la question quand il y a des erreurs d’arbitrage, qu’est-ce qu’il se passe dans leur tête ? Pour moi, ses décisions ne sont pas bonnes, il commet deux erreurs dans l’interprétation. Et une nouvelle fois, on comprend quand il nous explique tout ça qu’il y a une interprétation du règlement qui est faite. Si le règlement est comme M. Bastien l’explique, c’est que c’est le règlement est mal foutu. Si ce n’est pas tout à fait ça, c’est que c’est lui qui l’interprète mal » a-t-il déclaré sur RMC dans l’émission Rothen s’enflamme.

L’équilibre entre technologie et tradition

Certains critiques craignent que le recours excessif au VAR ne diminue l’autorité des arbitres sur le terrain et ne déshumanise l’aspect humain du jeu. Le charme du football réside souvent dans son aspect imprévisible et émotionnel, et certains estiment que le VAR peut en quelque sorte altérer cette dynamique en introduisant une dose de mécanisme et de rationalité dans un jeu souvent caractérisé par son caractère imprévisible. Sans la VAR, M. Bastien aurait-il accordé finalement le but de Jordan Veretout refusé pour une position de hors-jeu de Luis Enrique mais qui ne fait pas action de jeu ? « Au moment de la frappe, Luis Henrique est en position de hors-jeu. De par sa très grande proximité avec le gardien, il influence forcément sa capacité à pouvoir intervenir. Par conséquent, le but est refusé puisqu’au sens des lois du jeu, un joueur qui influence la capacité d’un adversaire à intervenir devient sanctionnable » a jugé l’arbitre au micro de Prime Video.

Du côté de l’OM, on voit la chose différemment : « On l’a revu dans le vestiaire et oui, c’est léger, cela aurait pu être accepté. On ne va pas revenir sur un fait de jeu», a rapidement commenté Jordan Veretout. « Je pense que c’est discutable… Là, ça change tout le match » estime pour sa part l’entraineur olympien, Jean-Louis Gasset.

La VAR ne doit pas remplacer l’arbitre

Malgré les défis et les controverses, le VAR semble être là pour rester. Les instances dirigeantes du football continuent de soutenir sa mise en œuvre et cherchent des moyens de l’améliorer pour garantir une utilisation plus efficace et transparente : « La VAR ne doit pas arbitrer. Autrement, on perdrait l’essence du foot, alors que l’enjeu est justement de préserver l’émotion de ce sport et l’expertise de nos arbitres« , rappelle Pascal Garibian, ancien directeur technique de l’arbitrage. « C’est uniquement une aide pour permettre de corriger des décisions clairement erronées sur la base d’images incontestables » précise-t-il.

La technologie VAR a déjà connu des évolutions depuis son introduction initiale, et il est probable qu’elle continuera à s’adapter pour répondre aux besoins changeants du football moderne. Elle le doit comme le demande Vincent Duluc, journaliste à L’Equipe : « tout le pan politique de l’arbitrage français traduit une déliquescence, tant dans son organisation que dans la relation que les arbitres ont entre eux, via le VAR. On voit bien que certains ne veulent pas déjuger leurs pairs, quand d’autres surinterprètent une image arrêtée » estime-t-il.

Conclusion : Le futur du VAR

En fin de compte, l’analyse VAR a révélé une réalité complexe et multifacette. Alors que la technologie offre la possibilité de clarifier les décisions contestées et d’améliorer l’équité du jeu, elle soulève également des questions sur son impact sur le rythme et le caractère du football. Avec le temps, il est probable que le VAR continuera d’évoluer et d’ajuster sa place dans le monde du football moderne, mais son influence sur le jeu restera un sujet de débat animé pour les années à venir.

Pour conclure, on en revient au dernier OM-PSG : « Le rouge direct à Beraldo, le but refusé à l’OM alors que Gigi Donnaruma n’était pas gêné pour voir le départ du ballon ni plonger sur sa droite, la faute du gardien parisien sur Samuel Gigot : autant que l’erreur éventuelle, c’est l’incompréhension qui est insupportable, c’est de voir un arbitre appelé pour une action et pas pour les autres, sans que l’on sache exactement pourquoi » conclut Vincent Duluc. Et si c’était sur ce dernier point que la VAR devrait progresser ?