La crise vécue par l’OM n’a pas encore fini d’être commentée et analysée. Un sociologue spécialiste du monde des supporters, comparent les groupes marseillais à des syndicats politiques.
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Sur France Info, Ludovic Lestrelin, maître de conférences en Staps à l’Université de Caen et auteur du livre Sociologie des supporters, n’hésite pas à faire la comparaison entre les groupes de supporters de l’OM et les syndicats d’ouvriers : « Dans les situations de mécontentement, ils sont plus virulents et plus imposants. Ce sont un peu comme des syndicats à l’intérieur de l’entreprise, qu’est le club aujourd’hui, avec qui il faut entretenir un dialogue constant. À certains moments, le lien peut se tendre et des conflits éclatent. C’est une forme de contrôle comme il y a entre le syndicat Force ouvrière et le port à Marseille. Mais là, ce n’est pas le contrôle aux embauches mais aux entrées, aux places, à la billetterie » explique-t-il.
Bernard Tapie, l’instigateur de cette situation ?
Pour Ludovic Lestrelin, c’est Bernard Tapie du temps de sa présidence qui a donné le pouvoir aux supporters dans les virages. Et il estime qu’il sera difficile pour les dirigeants actuels d’en changer le fonctionnement désormais : « On y fait souvent référence mais c’est arrivé bien plus tard dans les années 1990, au moment du chantier de reconstruction du Vélodrome pour la Coupe du monde 1998. C’est là que ça s’est joué. Bernard Tapie n’était pas quotidiennement présent au club, ni à Marseille d’ailleurs. C’est plutôt grâce aux salariés, qui avaient le statut de cadre et qui pouvaient eux aussi décider de certaines choses au sein du club. Cette structure relationnelle n’est pas facilement réformable, en tout cas du point de vue des dirigeants. Même s’ils estiment qu’il faudrait travailler autrement, c’est compliqué de faire bouger quelque chose d’institué depuis quarante ans » a-t-il ajouté.