Vincent Labrune et quelques présidents de Ligue 1 ont été auditionnés par une commission sénatoriale. Il en ressort que l’accord avec CVC n’était pas la meilleure solution.
CVC-LFP, un duo bancal ?
Vincent Labrune et la LFP ont-ils fait le bon choix en appelant le fond d’investissement CVC à la rescousse ? Pas forcément répond la commission sénatoriale qui a auditionné le dirigeant de la Ligue et quelques présidents de clubs de Ligue 1 : « Quand le Sénat a été amené à se prononcer sur la création de la société commerciale en 2022, notre question était de savoir si cela serait bénéfique pour le foot français. On nous avait dit que sa création avec l’arrivée de CVC allait amener de la compétence, notamment sur les droits télé. Or les présidents que l’on a vus n’ont pas la même vision, eux disent que leur priorité était l’apport de financements dans une situation d’urgence. Deuxièmement l’accord entre la Ligue et CVC inclut des garanties pour le fonds, et cela est normal vu l’investissement consenti par CVC, mais qui peuvent être très préjudiciables pour les clubs si les objectifs du plan d’affaire ne sont pas atteints. Était-ce le bon choix ? » s’interroge dans L’Equipe, Michel Savin, rapporteur de la mission de la mission d’information sur l’intervention des fonds d’investissement dans le football professionnel français.
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Les clubs de Ligue 1 absents de CVC
Il regrette notamment que les clubs de Ligue 1 ne soient pas présents au conseil d’administration de CVC composé uniquement de dirigeants du fond d’investissement américain et de ceux de la LFP : « Les clubs semblent avoir accordé une confiance excessive à la Ligue et ils ne sont pas autour de la table avec CVC au sein de la société commerciale, il n’y a que des représentants de la Ligue et de CVC. Quel est le pouvoir de la Ligue ? » s’interroge-t-il.
Le salaire de Vincent Labrune fait débat
Enfin, le salaire perçu par Vincent Labrune semble aussi faire débat au sein de cette commission : « Il n’y a pas de considérations personnelles mais une interrogation s’agissant d’une instance qui a une subdélégation de service public. Comment son salaire peut-il avoir été multiplié par trois alors qu’en tant que président de la Ligue il a moins de missions puisque tous les aspects commerciaux et marketings ont été transférés à la société commerciale ? Sur son parachute, il y a un vote du conseil d’administration de la Ligue en 2020, qui dit que le président de la Ligue touchera deux années de rémunération qu’il arrête de lui-même, qu’il soit remercié ou qu’il perde l’élection de septembre pour laquelle il nous a laissé entendre qu’il souhaitait se représenter. Dans la mesure où il touche 1,2 M€ de salaire (annuel) et 1,5 M€ de prime correspondant à l’accord avec CVC (une prime de 3 millions d’euros au total, payée en deux fois), soit 2,7 M€, ça lui ferait un parachute de 5,4 M€ à la charge de la Ligue. Quand on évoque ces chiffres avec les présidents, ils disent qu’ils n’ont pas fait attention à cet aspect et que Labrune a bien travaillé. Le président de la Ligue s’est engagé à mettre ce point à l’ordre du jour du prochain conseil d’administration » conclut-il.