Medhi Benatia est un bourreau de travail. Le directeur sportif de l’OM explique comment il vit celui-ci et son nouveau poste de directeur sportif du club phocéen.
Medhi Benatia très investi dans l’OM
Medhi Benatia est devenu l’un des rouages essentiels de l’OM cette saison. Son président, Pablo Longoria ne tarit pas d’éloges sur celui qu’il a promu comme directeur sportif. Il le qualifie même comme étant « l’un des meilleurs dirigeants au monde ». En attendant, le principal intéressé explique comment il vit avec passion cette nouvelle fonction : « Même si je n’ai pas eu la chance de jouer avec l’OM, j’ai fait ramasseur de balles au Vélodrome, j’ai revu récemment une vidéo avec Samir (Nasri), avant le match contre le Real Madrid, face aux Galactiques (en 2003), on court derrière les ballons sur le côté. Pour le match contre Lyon (3-2), avec mon ami Nabil, on est arrivés au stade vers 18 h 30, et tous les escaliers devant le Vélodrome étaient pleins de monde. Je n’ai pu m’empêcher de sortir le téléphone et de faire une vidéo, je lui ai dit : « Putain, imagine, j’aurais fait ne serait-ce qu’un match ici ! » Ce sont des ambiances qui me parlent, j’aurais été performant pour ces gens, à 100 %. J’ai signé mon premier contrat à 18 ans, ma famille est venue. Ma mère est restée à Marseille, je suis toujours venu lui rendre visite pendant mes vacances, j’ai mes soeurs ici. Ce club m’est cher. Je ne sais pas combien de temps je resterai, sûrement pas longtemps, et je n’ai pas peur de le dire. C’est usant mentalement, physiquement. La seule garantie : je vais tout donner jusqu’au dernier jour. Je suis au contact des Marseillais au quotidien, de tous niveaux. Je sais pourquoi c’est important pour eux, pourquoi c’est important pour moi. Je suis en mission ; pour moi, ici, c’est une mission. » explique-t-il dans un entretien accordé à L’Equipe.
Il a découvert une situation difficile en interne
Medhi Benatia se rappelle que lorsqu’il est arrivé, il a vu un chantier titanesque à gérer : « Quand j’arrive, je vois Aubameyang, 34 ans, un des plus grands buteurs des quinze dernières années, qui joue tous les matches, jeudi-dimanche-jeudi-dimanche, eh bien, il s’entraîne pareil qu’un Vitinha, qui a 22 ans et ne joue pas beaucoup. Je vois un Nyakossi ou un Bamo Meïté qui s’entraînent pareil qu’un Gigot ou un Balerdi… Je n’avais jamais vu ça dans ma carrière. Il faut leur expliquer pourquoi on n’est pas sur le bon chemin. On a ramené un directeur de la performance, on a changé des choses à la formation. On leur met des séances vidéo, on a ramené un psychologue. On a développé le « player care ». Luis Henrique, quand Pablo le ramène, on te dit c’est un crack, puis après, qu’il n’est pas bon, il faut qu’il dégage au Brésil. Mais on a fait quoi pour l’aider ? Tu as donné un salaire à un joueur fort, et puis débrouille-toi dans Marseille. Tu ne sais même pas ce qu’il fait. Il a un préparateur physique à la maison ? Tu dois savoir ce qu’il concocte. Un cuisinier ? Est-ce qu’il est en relais avec le nutritionniste du club ? Ça s’appelle faire du football, on n’est pas seulement là pour signer des contrats. Sauf qu’à Marseille, quand tu changes, tu te fais des ennemis à l’intérieur » a-t-il ajouté.