mercredi, mai 15, 2024

OM-Acariès : « Jacky Le Mat a appuyé sur des boutons »

Ancien « censeur » de l’OM suite à l’appel à l’aide de son ami feu Robert Louis-Dreyfus, Louis Acariès a ramené le calme au sein du club olympien aidé par Pape Diouf. Mais ce ne fut pas sans mal et en faisant appel à quelques relations sulfureuses comme Jacky Le Mat.

Dans un entretien accordé au JDD, Louis Acariès, appelé au chevet d’un OM à la dérive sous Robert Louis-Dreyfus, explique comment il a réussit à mettre dans l’ordre dans le club olympien aux début des années 2000 : « Fin 2004, Robert n’avait que des problèmes, il commençait à être très gravement malade (il est décédé des suites d’une leucémie en 2009, ndlr). Dans son avion, nous sommes trois, lui, mon épouse Muriel et moi. Soudain il lâche : « Et si ton mari s’occupait de l’OM ? » Elle me regarde sans rien dire. Robert veut changer de président et il n’y arrive pas car, aussi absurde que ce soit, il a finalement peu de pouvoir au club, même pas le contrôle de la marque OM. Il veut installer un Marseillais, Pierre Dantin, à la place de l’autre (Christophe Bouchet, dont il ne veut pas prononcer le nom, ndlr) et de Pape Diouf, que je ne connais pas encore. Il me dit : « Je te laisse le club pour un euro symbolique, je paye tout, et retour à bonne fortune ». Je réfléchis, et je lui réponds : « Écoute Robert, je descends demain, je règle les problèmes et on s’en va ». Il y avait le feu à l’époque, le départ de Didier Drogba à Chelsea avait été très mal vécu, le mercato mal géré, les supporters voulaient le départ de Robert, insultaient sa femme… Ça a duré des mois. On s’est tapé dans la main et je suis arrivé à l’OM le lendemain » explique-t-il.

Louis Acariès fait appel à son réseau

Pour aider dans sa tâche, Louis Acariès reconnait avoir fait appel à un ami, dont la réputation n’était plus à faire dans le Milieu marseillais : « Tout d’abord mon amie intime, l’avocate Sophie Bottai, à qui j’adresse une pensée car elle traverse une période difficile. Elle m’avait un jour présenté l’un de ses clients. On va mal interpréter, on se trompera, mais j’assume : Jacky Le Mat, décédé aujourd’hui (Jacky Imbert, mort en 2019, figure du banditisme français et proche de nombreuses personnalités du showbiz comme Alain Delon, ndlr), il était devenu un copain. Il avait suivi tous mes combats, il était au premier rang. Je ne vais pas faire son apologie ici, on ne va pas tout mélanger. Mais c’était un type qui m’admirait pour ma carrière. Je leur ai expliqué la situation. Il a appuyé sur des boutons, je ne veux même pas savoir lesquels, et à partir de là, on m’a fait confiance. Je voudrais dire aussi l’importance d’une autre personne, le préfet Bernard Squarcini, qui était en poste à Marseille (préfet délégué à la sécurité pour la Région Paca de 2005 à 2007, ndlr). Il m’a énormément aidé à gérer les supporters quand ça chauffait. Et pourtant c’est un flic, pas un voyou. Il y a eu des tensions durant ces cinq années, bien sûr, mais rien de grave. L’institution et le propriétaire étaient respectés » ajoute-t-il.

Pape Diouf le loyal

Au final, il réussira à redresser l’OM avec l’aide de Pape Diouf : « Pendant cinq ans avec Pape Diouf (entre 2005 et 2009, ndlr), on a rendu ce club normal, non ? Vous avez entendu des choses graves ? Avec Pape, on s’est fait confiance même si nos débuts ont été difficiles puisque j’étais à deux doigts de le virer dès mon arrivée. Pape est venu me voir à l’hôtel le lendemain de mon entrevue avec Bouchet. Il défendait le président (Bouchet, ndlr) qui lui avait fait un contrat mirobolant de manager général. Même si l’argent n’était pas tout pour lui, il le défendait par loyauté. C’était la première fois qu’on se parlait. Je lui ai dit que j’étais là pour une décision drastique, qu’il pouvait partir avec son président et ses joueurs. Il a vu que j’étais un vrai supporter fêlé (rires). Comprenez, Robert était perdu, il avait mis beaucoup d’argent. Le club était beau par la ferveur mais l’institution était abîmée et son argent dilapidé. Pape attendait qu’on le limoge pour récupérer ses indemnités. J’ai vu rapidement qu’il était respecté à Marseille et ailleurs. C’est moi qui ai insisté pour l’installer à la présidence » a-t-il conclu.

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