Frédéric Thiriez, ancien président de la Ligue, mais aussi candidat malheureux face à Noël Le Graët pour le poste de président de la FFF, estime que tout est à revoir au sein de l’instance dirigeante du football français.
Dans une chronique publiée dans le Journal du Dimanche, Frédéric Thiriez donne son avis sur la situation de la FFF après les scandales qui ont éclatés à cause de Noël Le Graët : « L’affaire est réglée ? Pas si sûr. Un président qui selon une formule aussi obscure qu’en vogue chez les politiques se met en retrait au profit d’un président intérimaire et le tour est joué ? Circulez y a plus rien à voir ? Trop facile. Sacrifier le bouc émissaire, certes, d’autant qu’il a tout fait récemment pour provoquer le bourreau. Mais ne pas s’interroger sur les raisons profondes qui ont conduit à une telle crise serait irresponsable, si on entend éviter qu’elle se reproduise. Osons un diagnostic : c’est la gouvernance de la FFF, sorte de dictature institutionnalisée qu’il faut revoir entièrement » explique l’avocat de métier.
Plus de démocratie selon Thiriez
Il estime que c’est notamment le mode d’élection du président qui est le nœud du problème : « De ce diagnostic découlent directement les prescriptions suivantes : élection du comité directeur de la fédération au suffrage universel des 13.000 clubs grâce au vote électronique. Maintien du scrutin de liste mais à la proportionnelle avec prime majoritaire comme dans les collectivités territoriales. Création d’un parlement du football se substituant à l’actuelle assemblée générale, où siègeraient les présidents de ligue, de districts, les représentants des familles du football et les anciens internationaux. Ce parlement exercerait le pouvoir législatif, financier, et le contrôle de l’exécutif. Bref, élection démocratique des dirigeants, ouverture de l’exécutif et séparation des pouvoirs » ajoute-t-il.
Thiriez pense aux jeunes
Enfin, Frédéric Thiriez estime que l’Etat doit aussi avoir sa part dans cette crise et tenter de la régler : « C’est à l’état qui délègue ses pouvoirs aux fédérations de veiller à ce que la démocratie s’invite enfin dans notre sport. Il est plus que temps. Songeons au spectacle déplorable que nous donnons aux 2 millions de licenciés, en particulier à nos jeunes. Comment enseigner la discipline, le travail, le respect, la solidarité, la générosité des enfants, tandis qu’au sommet de la pyramide règnent le désordre, les jeux de pouvoirs et l’affrontement d’intérêts égoïstes » conclut-il.